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Quelque part, entre la station de La Manouba et le terminus de centre ville, côté Place de Barcelone, le tram fait une énorme courbe. Tout en longeant un mur, dans un espace en friche de la ville.
C'est un passage très fréquenté par les piétons. Des piétons pour la plupart affairés, voire très affairés.
Il y a aussi énormément de pauvres, des mendiants, assis, eux. Une vieille dame, à l'allure très paysanne, au visage d'ange, teint de peau magnifique, yeux rieurs, robe pleine de couleurs, décolleté rigolo, récite toute seule, tout en demandant une pièce.
Quelqu'un a pensé à laisser un pain posé, en hauteur, encastré sur la grille qui protège le couloir du tramway.
Un kiosquier installé quelques mètres plus loin, me le confirme. Bien évidemment, celui qui le peut, souvent des passants, laisse un pain, en hauteur, pas par terre. "Si jamais une personne en avait besoin, qui sait!?".
Quant au tramway, bien qu'inauguré sous le dictateur Ben Ali (qui promettait plein de rames semblables à celles des métropoles sophistiquées du Nord, aux formes de capsule spatiale), il est toujours un peu désuet, et il permet toujours aux garçons osés de voyager gratis, et au frais.
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